Miconia mayeta

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Miconia mayeta
Description de cette image, également commentée ci-après
échantillon type de Miconia mayeta collecté par Fusée-Aublet en Guyane
Classification APG III (2009)
Règne Plantae
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Noyau des Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Malvidées
Ordre Myrtales
Famille Melastomataceae
Tribu Miconieae
Genre Miconia

Espèce

Miconia mayeta
(D.Don) Michelang., 2017

Synonymes

Selon Tropicos (26 septembre 2024)[1]

  • Maieta guianensis Aubl.
  • Maieta guianensis var. peruviana (Cogn.) Ule
  • Maieta hispida Rusby
  • Myrmidone peruviana Cogn.
  • Tococa mayeta D. Don - Basionyme

Selon GBIF (26 septembre 2024)[2]

  • Maieta dispar Miq.
  • Maieta guianensis Aubl.
  • Maieta guianensis var. guianensis
  • Maieta guianensis var. leticiana Whiffin
  • Maieta guianensis var. peruviana (Cogn.) Ule
  • Maieta hispida Rusby
  • Maieta hypophysca DC.
  • Melastoma maieta Desr.
  • Melastoma majeta Schrank & Mart.
  • Melastoma majeta Schrank & Mart. ex DC.
  • Myrmidone peruviana Cogn.
  • Tococa maieta (Willd.) D.Don

Miconia mayeta est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Melastomataceae.

Il est connu en Guyane sous le nom de Ientintin (Nenge tongo)[3].

Description

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Miconia mayeta est un arbuste haut de (0,5–)1–2 m.

Le pétiole est libre, long de 0,2-0,5 cm. Le limbe est de forme elliptique à obovate-elliptique, à apex brièvement et sub-abruptement acuminé, à base largement aiguë à arrondie, chartacée et ondulée-denticulée, (comme les ramifications) peu ou modérément glanduleuse-sétose et sur les veines primaires en dessous éparsement stellulées-furfuracées. Les feuilles sont anisophylles avec le grand limbe mesurant 12-22 x 5-10 cm et brièvement 5-plinées, avec une domacie à fourmis basale immergée longue de 1-3 cm. Le petit limbe mesure 2-9 x 0,6-3,5 cm, 3(-5)-nervures, sans domacie.

Les fleurs sont solitaires ou appariées dans les axes foliaires supérieurs sur des pédicelles courts, sous-tendus par 2-3 paires de bractées persistantes ovales longues de 4-7 mm, la paire externe de bractées légèrement unies à la base et les internes libres. L'hypanthium est long de 4,9-5 mm, térébrant et modérément glandulaire-sétulose ainsi que stellulé-furfuracé de façon décidue. Le calice est long de 2 mm et presque fermé en bouton, les lobes intérieurs ovales se divisant à 0,9-1 mm de la base à l'anthèse, les dents externes dépassant de 0,7-2 mm. Les pétales blancs à roses, mesurant 5-8 x 4-6 mm, sont minutieusement pruineux-granuleux et extérieurement souvent avec une setula subapicale à pointe glandulaire. Les anthères sont longues 4-4,9 mm, les lobes basaux de 0,5-0,7 mm de long. Le stigmate mesure 1,2-1,9 mm de diamètre. L'apex de l'ovaire est obscurément glanduleux[3].

Les fruits sont sessiles, rouges ou rouge-orange[4].


En 1953, Lemée propose la description suivante de Miconia mayeta :

« M. guianensis Aubl. Petit arbrisseau ; feuilles de 0,10-0,20 (les petites oblongues et en général de 0,03-0,07) sur 0,04-0,09, à pétiole poilu-hérissé pu un peu tomenteux en dessus, obovales-oblongues longuement acuminées, à base arrondie sous la vésicule, entières denticulées ciliées 5-nervées ; fleurs sessiles par 1-3, calice à tube de 6 mm. environ, sépales de 1 mm. et demi au plus, largement ovales obtus, pétales de 6 mm. environ, blancs. - Maroni (Camp Godebert). »

— Albert Lemée, 1953.[5]

Répartition

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Miconia mayeta est largement répandu de la Colombie au Brésil en passant par le Venezuela, le Guyana, le Suriname, la Guyane, l'Équateur, le Pérou, et la Bolivie[4].

Miconia mayeta pousse dans les forêts sempervirentes de plaine à basse montagne, à 100-1 100 m d'altitude au Venezuela[4],[3].

Ses interactions myrmécophiles avec les fourmis ont été très étudiées[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16].

Miconia mayeta par Aublet (1775) 1. Écailles qui ſoutiennent le calice. - 2. Bouton de fleur. - 3. Calice. - 4. Fleur épanouie. - 5. Calice ouvert. Piſtil. - 6. Étamine droite. - 7. Étamine renfermée dans le calice. - 8. Baie coupée en travers. - 9. Portion de feuille vue en deſſus. - 10. Portion de feuille vue en deſſous.[17]

En 1775, le botaniste Aublet a décrit Miconia mayeta et en a proposé le protologue suivant[17] :

« MAIETA Guianenſis. (Tabula 176.)

Fruticulus, caules plures, tecragonos, nodoſos, ramoſos, villoſos, tripedales, e radice emittens. Folia oppoſita, uno majore, altero minore, ovata, acuta, ſerrulata, piloſa, rufeſcentia, quinque-nervia, bail tumida in modum veſicæ bilocularis, brevi petiolata. Flores ſolitarii, axiilares, ſeſſiles.

Florebat, fructumque terebat Novembri.

Habitat in ſylvis Sinémarienſibus ad ripas rivulorum.


LA MAIET de la Guiane. (PLANCHE 176.)

Cet arbrisseau a des tiges ligneuſes, à quatre angles obtus, qui n'ont que deux ou trois pieds de hauteur ; elles ſont menues, branchues, garnies de poils rouſſâtres.

Ses feuilles ſont deux à deux, oppoſées, & diſpoſées en croix; elles ſont ovales, crénelées a leurs bords, terminées par une longue pointe grêle, leur ſurface en deſſus & en deſſous eſt couverte de poils rouſſâtres, clairſemés : à chaque paire de feuilles oppoſées, il y a toujours une feuille beaucoup plus grande que l'autre ; la plus grande à cinq à ſix pouces de longueur, ſur deux pouces de largeur. Les feuilles ont en deſſous cinq nervures longitudinales, peu ſaillantes, & un grand nombre de tranſverſales. Elles ſont attachées par un court pédicule qui, conjointement avec la partie inférieure de la feuille, ſe renflé en forme de veſſie partagée en deux cavités par une cloiſon mitoyenne. Le corps de cette veſſie eſt beaucoup plus relevé en deſſus qu'en deſſous. Le plus ſouvent les petites feuilles n'ont point cette veſſie.

Les fleurs naiſſent ſolitaires & ſeſſiles dans l'aiſſelle des feuilles. Leur calice eſt enveloppé à ſa baſe par quatre à cinq écailles. Il eſt à cinq angles allongés en forme de coupe, diviſé a ſon limbe en cinq longues parties aiguës. Il eſt rouge d'écarlate, garni de poils extérieurement.

Les pétales ſont au nombre de cinq, blancs, arrondis, concaves, attaches par un onglet a la paroi ſupérieure & interne du calice entre ſes diviſions. Les étamines ſont au nombre de dix, rangées ſur une couronne ſaillante au deſſous de l'inſertion des pétales. Leurs filets ſont applatis, charnus, courts, larges par le bas, grêles par le haut. à ſa partie inférieure, l'anthère eſt fourchue & articulée avec le filet. La partie ſupérieure, qui eſt allongée, eſt terminée par un feuillet en manière & bée ; elle eſt à deux bourſes qui s'ouvrent chacune en deux valves. Dans la fleur fermée, la partie ſupérieure de l'anthère eſt couchée ſur ſa partie inférieure; & lorſque la fleur eſt épanouie, elle s'allonge & ſe redreſſe.

Le piſtil eſt un ovaire oblong, à cinq angles, ſurmonté d'un style court, termine par un stigmate arrondi.

L'ovaire, conjointement avec le calice, devient une baie oblongue, couronnée des divisions du calice. Elle eſt ſucculente, bonne a manger, d'un beau rouge, & à cinq loges remplies de semences fort menues.

J'ai trouvé ce petit arbriſſeau au bord d'un ruiſſeau, dans l'intérieur des terres à cinquante lieues du bord de la mer, à la diſtance d'environ dix lieues de la rivière de Sinémari.

Il étoit en fleur & en fruit au mois de Novembre. »

— Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références

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  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 26 septembre 2024
  2. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 26 septembre 2024
  3. a b et c (en) J.J. Wurdack, S. Renner et T. Morley, FLORA OF THE GUIANAS : Series A: Phanerogams - Fascicle 13 - 99. MELASTOMATACEAE, Konigstein, Koeltz Scientific Books, p. 380
  4. a b et c (en) Rupert C. Barneby, Julian A. Steyermark (eds.), Paul E. Berry (eds.), Kay Yatskievych (eds.) et Bruce K. Holst (eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 6 - Liliaceae–Myrsinaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 803 p. (ISBN 9780915279814), p. 516-517
  5. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome III - Dilléniacées à Composées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALIER, , 655 p., p. 198
  6. (en) TREVOR WHIFFIN, « OBSERVATIONS ON SOME UPPER AMAZONIAN FORMICARIAL MELASTOMATACEAE », SIDA, Contributions to Botany, vol. 5, no 1,‎ , p. 33-41 (lire en ligne)
  7. (en) P.J. Solano, S. Durou, B. Corbara, A. Quilichini, P. Cerdan, M. Belin-Depoux, J.H.C. Delabie et A. Dejean, « Myrmecophytes of the Understory of French Guianian Rainforests: Their Distribution and Their Associated Ants », Sociobiology, vol. 41, no 2,‎
  8. (en) Heraldo L. Vasconcelos, « Ant colonization of Maieta guianensis seedlings, an Amazon ant-plant », Oecologia, vol. 95,‎ , p. 439~443 (DOI 10.1007/BF00321000)
  9. (en) Heraldo L. Vasconcelos, « Mutualism between Maieta guianensis Aubl., a myrmecophytic melastome, and one of its ant inhabitants: ant protection against insect herbivores », Oecologia, vol. 87,‎ , p. 295~298 (DOI 10.1007/BF00325269)
  10. (en) David M. Lapola, Emilio M. Bruna et Heraldo L. Vasconcelos, « Contrasting Responses to Induction Cues by Ants Inhabiting Maieta guianensis (Melastomataceae) », biotropica, vol. 35, no 2,‎ , p. 295-300 (DOI 10.1111/j.1744-7429.2003.tb00288.x)
  11. (en) Céline Leroy, Alain Jauneau, Angélique Quilichini, Alain Dejean et Jérôme Orivel, « COMPARATIVE STRUCTURE AND ONTOGENY OF THE FOLIAR DOMATIA IN THREE NEOTROPICAL MYRMECOPHYTES », American Journal of Botany, vol. 97, no 4,‎ , p. 557–565 (DOI 10.3732/ajb.0900207, lire en ligne)
  12. (en) ALAIN DEJEAN, JACQUES H. C. DELABIE, PHILIPPE CERDAN, MARC GIBERNAU et BRUNO CORBARA, « Are myrmecophytes always better protected against herbivores than other plants? », Biological Journal of the Linnean Society, vol. 89,‎ , p. 91–98 (DOI 10.1111/j.1095-8312.2006.00660.x)
  13. (en) Wesley F. C. Da´ttilo, Thiago J. Izzo, Brian D. Inouye, Heraldo L. Vasconcelos et Emilio M. Bruna, « Recognition of Host Plant Volatiles by Pheidole minutula Mayr (Myrmicinae), an Amazonian Ant-Plant Specialist », BIOTROPICA, vol. 41, no 5,‎ , p. 642–646 (lire en ligne)
  14. (en) Heraldo L. Vasconcelos et Diane W. Davidson, « Relationship between Plant Size and Ant Associates in Two Amazonian Ant-Plants », BIOTROPICA, vol. 32, no 1,‎ , p. 100–111 (lire en ligne)
  15. (en) T. J. Izzo, E. M. Bruna, H. L. Vasconcelos et B. D. Inouye, « Cooperative colony founding alters the outcome of interspecific competition between Amazonian plant-ants », Insect. Soc., vol. 56,‎ , p. 341–345 (DOI 10.1007/s00040-009-0029-x)
  16. (en) Heraldo Vasconcelos, « Growth and survival of incipient ant colonies in two Amazonian ant-plants: Effects of habitat, host-plant, and mode of colony founding (Hymenoptera: Formicidae) », Sociobiology,‎ (lire en ligne)
  17. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 443-445

Articles connexes

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Liens externes

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